Du village florissant au milieu du XVIII ème siècle, il ne reste plus à Saint Georges que l'église, l'ancien presbytère et une résidence secondaire.
Ce site rocheux à mi pente dans la vallée du Viaur devait être un lieu propice aux cultes anciens repris par la religion chrétienne qui y a édifié sur le site une église et repris à son compte les légendes y attenant.
En effet ce lieu a une légende christianisée : poursuivi par ses ennemis (Sarrasins?), Saint Georges de Lodève natif de Rodez qui fut moine à Conques (il y a ici confusion avec St Georges le cavalier tuant le dragon) aurait franchi d'un saut géant la vallée depuis la ferme de la Roquette en retombant en dessous l'église sur le rocher qui porte les quatre empreintes des sabots de sa monture. Des légendes semblables existent en d'autres lieux : empreinte de sabot du cheval de Wilhem à St Guilhem le Désert, saint Martin à Rosières en Haute-Loire, de St Georges encore à Vireux-Wallerand dans les Ardennes et Saint Valay en Bretagne.
La légende du saut est aussi une variante du thème très fréquent de l'enjambée du géant Gargantua (pesada e pèd de l'èga)
Le Viaur était comme tous les cours d'eau une divinité et constituait à l'époque de son cours libre et capricieux une frontière naturelle . Les rochers à empreintes peuvent être des objets de cultes protohistoriques ou des marques de possession ou de limite. Avant d'écrire ces lignes je suis allé voir le site et j'ai vu un autre rocher qui porte quatre encoches rondes alignées à l'horizontale ce qui conforte l'hypothèse d'un ancien lieu de culte. Dans le cas d'une "pezade" faisant limite il n'y a qu'une seule empreinte par exemple la crosse de l'évêque qui ressemble au fer à cheval bornait les domaines (à Savignac de Salles Curan rocher de l'ironde).
L'église d'origine fut construite par les moines de Saint Victor de Marseille en 1060, on voit qu'elle a été rehaussée pour servir de grenier réserve (fenêtre à meneaux style renaissance).
Comme tous les cimetières chrétiens anciens celui de Saint Georges est accolé à l'église.
On peut remarquer un sarcophage creusé à même le rocher a coté du chemin coté nord de l'église
Le christ en majesté qui orne le dessus du portail provient de l'ancienne cathédrale romane de Rodez qui s'est écroulée dans la nuit du 16 au 17 février 1276, l'ouvrier responsable de la reconstruction était moine de St Georges. Il comporte des similitudes avec le Christ au-dessus du portail de Conques : mandorle constellée, nimbe crucifère, banderolles tendues par les anges, socle du trône incliné au-dessus des ondes divines, paludamentum, anges céroféraires.
L'oratoire fut construit en 1545 par Étienne Bessière, maçon de Rodez
Sur les piliers, les armes de Raymond Fredaud (d'oú les freins de cheval), chanoine ouvrier de la cathédrale de Rodez.
En 1771 la paroisse de Saint Georges comprenait vingt cinq hameaux : ce qui faisait 300 habitants dont 90 vivaient de mendicité .
Il y avait soixante tisserands, cent cardeurs de mauvaise laine, autant de fileuses, trois mauvais tailleurs et deux misérables forgerons.
(inventaire demandé aux curés par l'évêque de Rodez Mgr Cicé)
Le pont piétonnier de Saint Georges à été construit en 1872 avec la pierre extraite sur place.
Le sentier dallé qui grimpe jusqu'à l'église ne servait plus qu'aux paroissiens qui se rendaient aux offices et enterrements
.