5 : LA STATUE DE LA VIERGE
L'abbé VERLAGUET, vicaire de la paroisse, en fit, en fit, en 1891, la description suivante :
"Vierge mère assise sur son siège sans appui sur le dos - les pieds chaussés reposent sur du bois tenant avec le siège - les cheveux noirs en tresses dont une retombe entre le bras droit et le sein droit - la tête couronnée avec de faux émaux en relief à la couronne - la main droite reposant sur le genou droit, fermée et tenant un bouquet de reines-marguerites à la main gauche tenant au dos l'enfant Jésus assis sur le genou gauche, la face tournée vers sa mère, les mains étendues et les yeux regardant le ciel.
Le fauteuil, le repos des pieds, la Vierge, tout est d'un seul bloc de bois.
Les traits de la Vierge et de l'enfant ne sont pas trop mal faits. La robe de la Vierge forme quelques ondoiements, sauf au genou droit où elle est collante.
Le port, le peu fini de la statue semble faire remonter bien haut : toujours au XVème siècle et même peut-être au XIVème et XIIIème siècles .
Primitivement, la statue ne résidait pas à Salars. Elle se trouvait dans une petite chapelle gothique, dite " chapelle du Rials ", située sur la rive gauche du Viaur prés du torrent du Rials, et dédiée à la Vierge sous le vocable de N.D.de-Pitié. Cette chapelle dépendait de la paroisse de Salars. Par manque d'entretien, elle a complètement disparue depuis.
Les habitants de Pont de Salars avaient une grande confiance en N.D. de Pitié : on aimait à y dire des messes, à y prier, à y célébrer le mois de Marie, plusieurs personnes s'y étaient mariées. Les femmes enceintes et plus particulièrement celles qui étaient en danger de couches, manifestaient une grande dévotion envers la Vierge : elles l'appelaient " Notre-Dame de la Délivrance ". Outre ces marques de protection accordées aux femmes enceintes, la tradition conservait le souvenir de quelques autres faits prodigieux en particulier l'histoire de ce jeune enfant de 8 ou 9 ans qui avaient retrouvé la vue ou d'autres guérisons plus ou moins spectaculaires.
Lors de la démolition de la chapelle du Rials, la statue de N.D. de Pitié, en bois toute vermoulue, fut réparée et redorée avec les aumônes des paroissiens de Pont de Salars qui voyaient avec beaucoup de peine le déplacement de la vielle madone. Elle fut transportée sur le tabernacle de l'autel dans la chapelle de Salars et c'est là que tous les ans, le dimanche ( jadis le lundi ) de la Pentecôte, on alla la vénérer en procession. Elle prit le nom de N.D. de Salars et c'est vers elle que désormais se tourneraient les regards et s'élèveraient les prières .