Pays de Salars et Lévézou
Le Rouergue et l'Occitanie dans l'Europe
Le Lévézou dans le Rouergue
Le Rouergue correspond en gros au département de l' Aveyron plus quelques bordures.
Le Lévezou est un plateau de pâturages bocagers, de landes et tourbières, et de forêts en vallées et sommets. Il est délimité par les Causses ( Comtal , de Séverac,Saint-Affricain) et au sud ouest par le Ségala. Le Viaur y prend sa source à son point culminant des Palanges : le Puech del Pal (1155m). Il est rejoint par le Vioulou à la cote 577m. Le climat de moyenne montagne est assez continental malgré de plus en plus l'influence méditerranéenne avec son vent d'Autan capricieux et océanique avec la Tramontane , le Lévézou était assez arrosé (de 1000 à 1200mm par an) mais avec le changement climatique les hivers sont plus secs (moins enneigés), les printemps ou les étés peuvent être pluvieux et les automnes sec.
Le Levezou est géologiquement très ancien et ses roches ont subi un plutonisme et un métamorphisme assez intense, une hypothèse dit que le dôme du Lévezou aurait été charrié il y a 340 millions d'années, mais ce n'est pas absolument convaincant, l'orthogneiss dit migmatites de Pareloup est antérieur (450 M.A.).Mais un astroblème (du grec astron, astre, et blêma, coup) - cratère d'impact de météorite dont la structure a été modifiée par l'érosion, d'environ 50 km de diamètre voire plus, expliquerait les anomalies géologiques constatées, c'est une hypothèse récente avec de fortes présomptions. Le centre de cet impact se situerait aux alentours de Salles Curan. De Bages à Arvieu émerge des amphibolites de la ceinture basique : roches très denses d'un bleu noir . Reste en exploitation la carrière d'Arvieu qui concasse cette roche très dure pour faire le gravier qui compose la dernière couche d'enrobage de la bande de roulement des routes, autoroutes et du viaduc de Millau.
Son peuplement remonte à la préhistoire, on a retrouvé des traces au Caussanel et aux Vernhes d'industries archaïques remontant à l'Acheuléen et au Moustérien (bifaces,choppings-tools, choppers, racloirs, nucleus levallois). Par contre il y a très peu de mégalithes ainsi que sur le Ségala, contrairement au reste de l'Aveyron qui est le département le plus fourni en dolmens (suivi du Lot) et statues menhirs (à faire pâlir les bretons), ici hors des causses seulement quelques modestes menhirs au Caussanel, de dolmens (un à St Louis de Canabières, un près de Candadès entre Bouloc et Montjaux, lo tombel del gigant à la Glène), des croix menhir ( la Vaysse et Méjanès ) de taille modeste et des lieux au nom évocateur de présence de pierres plantées (peiras ficadas, pèira plantada); des lieux cultuels devaient avoir lieu sur des sites rocheux naturels comme le rocher du diable à côté d'Avieu ou Saint Georges de Camboulas repris par le christianisme. Le Rouergue et l'Albigeois furent peuplés par les Rutènes, (fouilles sur l'ancien oppidum important à Montmerlhe). Traces de lieu de cultes romains près de Voltach à coté de Bouloc, près de la voie romaine . Ensuite influences diverses , les Goths (noms de lieus finissant par esc comme Larnaldesc) , les Wisigoths (restes de fort au Barry de Frayssinhes) . Présence des templiers (Laclau et estives à Saint Jean le Froid) et hospitaliers (Canabières et ses dépendances), globalement le Lévezou reste une région rude et à l'écart des grands bouleversements, conservateur il est concerné à la marge par les migrations, les guerres de religion et est récalcitrant à la révolution française.
L'homme tira tous les partis de la puissance des cours d'eau (multitudes de moulins : même sur des petits ruisseaux),moulins a foulons, martinets pour battre le cuivre, sciage du bois et des matières premières pour le tissage (Camboulas). en déclin à la révolution. La campagne était tenue par les maîtres "pagès" (petits seigneurs terriens ) avec de nombreux domestiques hiérarchisés ( ce milieu à inspiré l'écrivain Enée Bouloc et dans une autre mesure l'anarcosyndicaliste Emile Pouget). Le maximum de population est atteint à la fin du siècle dernier, la crise du monde rural fit tomber de près de moitié celle-ci. La première guerre mondiale fit payer un lourd tribu et décima des classes d'âges complètes de jeunes ruraux les ouvriers étant plus mobilisés dans les mines et usines.Mais la terrible grippe dite 'espagnole' paracheva le désastre dans toutes les tranches d'ages (plus de morts dans le monde que par la guerre).
La construction des aménagements hydrauliques dans les années 1950 pour la production électrique, constitué de quatre principaux lacs artificiels (Pont de Salars, Bages, Pareloup,Villefranche de Panat) reliés par une conduite souterraine puis forcée qui précipite l'eau dans la rivière Tarn à la côte 284m, à sorti le Lévezou de sa torpeur. La venue de travailleurs notamment immigrés (espagnols,polonais, etc...) et la demande en main d'œuvre locale à redonné du dynamisme à la région.
L'agriculture, le Lévézou faisant parti du "rayon" Roquefort, a pris de l'essor, son classement en "zone montagne" l'a primé, ce qui a maintenu des fermes à la population relativement jeune. Les seuls moulins modernisés qui subsistent produisent farines et alimentations animales, les plantations de forêts en résineux arrivant à maturité sont maintenant exploitées dans des scieries performantes. Subsiste un artisanat de qualité (maçons et couvreurs traditionnels, charpentiers et ébénistes,etc.). La présence des lacs favorise un tourisme saisonnier et les sports de loisirs.
La proximité du chef lieu de département, Rodez, évite momentanément l'exode de population au canton de Pont de Salars.
Site de l'Office de Tourisme : http://www.levezou-viaur.com