Par les sentiers (GR® 62 ou le PR 31), de Pont de Salars en suivant le cours de la rivière Viaur et les chaussées de ses anciens moulins, on peut atteindre le petit village du Poujol-Camboulas, autrefois nommé "Camboulas le Comte".
L'origine du nom de Camboulas vient du gaulois cambos (la courbe), cambos désigne le lieu habité dans la courbe d'une rivière.
Le château érigé dans le méandre du Viaur était mentionné dès le XIème siècle ; il fait donc partie des plus anciens châteaux connus. Appartenant à une même lignée féodale du même nom, puis aux puissants comtes de Rodez (fin du XIIème), avec un moment le titre de vicomté, il rassemblait dans son ressort plus de cent villages. Menace au pouvoir royal il fut démoli en 1630 sur ordre de Richelieu.
L'église du Poujol est de style préroman, en matériaux non appareillés d'une belle architecture dont la nef unique est très haute
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Au hameau passait la voie romaine reliant la Via Domicia (Italie Espagne) à la Via Aggripa (Toulouse Lyon) à Segodunum (Rodez) via Condatomag (Millau). Ce "camin ferrat" traversait le Lévezou, pays Rutène, passait aux Vernhes, près du Caussanel et Frontin, aux Palues, les Estribes, à Camboulas donc par un pont romain à trois arches en pierre emporté par la terrible crue du 9 septembre 1909 (ainsi que cinq autres ponts en amont sur la rivière), ensuite montait vers la Combe, redescendait vers Vayssac.
A la Croix de la Vaysse : croix menhir en schiste typique comme celle de Méjanès.
Au XVIII ème siècle la vallée dut sa prospérité à la fabrication d'étoffes typiques dont la chaîne était en fil de chanvre (camba en occitan mais ce n'est pas l'origine du nom du site) et la trame en fil de laine, appelées serges, sargues ou tiretaines. Vingt ans avant la révolution exerçaient soixante tisserands, cent cardeurs et cent fileuses à Camboulas et les villages voisins travaillaient à façon pour les commerçants. Toutes ces pièces (5000 par an) étaient expédiées en Provence et Languedoc. La plus grande prospérité qui dura une génération (1750-1770) fut vite anéantie par un manque de respect des normes de fabrication, des dimensions des pièces et la mauvaise qualité des matières premières (ajout de crins de chèvre et de vache).
Quand fut décidé le tracé par les intendants de la nouvelle route stratégique entre Montauban et Nîmes, plus sûre, passant par les crêtes, le pont de Salars fut choisi afin de franchir la vallée au détriment de St Georges et de Camboulas. La mise à l'écart de cette nouvelle voie de communication ne fit qu'accentuer le déclin.
Le village de Camboulas, un temps abandonné par ses habitants est à nouveau un lieu résidentiel grâce au calme de son environnement, propice à la promenade.